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Culture en ville et alimentation

La ville serait née de l’agriculture, car cette dernière permet la stabilité d’une population sur une zone donnée, et lui assure la nourriture sur toute l’année. Une ville hérite-t-elle de l’âme de sa campagne ? En tout cas la réapparition de l’agriculture urbaine, est à observer à ce titre : fera-t-elle par exemple évoluer les commerces d’une ville ?

ville d’Arcueil s’est lancée cette année pour structurer l’organisation d’une ville comestible, où le végétal est compris comme une ressource.

Mike Metz, certifié en permaculture, se faisait récemment cette réflexion, suite aux rencontres et aux échanges réalisés avec d’autres paysans en France et à l’étranger :

« En matière de potagers et d’agricultures locales, j’ai découvert qu’aux USA et au Canada, il y a des agriculteurs urbains qui travaillent sur petites surfaces et en circuits courts, et qui produisent beaucoup sur leurs parcelles. Ils suivent ou s’inspirent pour la plupart d’approches méthodiques (SPIN-farming, agriculture biointensive), dont les moteurs sont notamment des agriculteurs/formateurs comme Eliot Coleman, John Jeavons ou Jean-Martin Fortier, eux-même inspirés par les travaux des maraîchers parisiens du 19e siècle.
Les américains ont très bien -chacun à leur manière- formalisé des méthodes intensives et bio pour faire pousser fruits et légumes sur petites surfaces et les vendre en circuits courts. En Amérique du Nord, la commercialisation en circuits courts est peu ancrée dans les pratiques, et synonyme de prix plus élevés qu’en Europe pour les produits bio.
Si les méthodes d’Amérique du Nord sont transposables d’un point de vue cultural, elles nécessitent à mon avis d’être affinées pour atteindre un chiffre d’affaires suffisant afin d’être à l’équilibre financier et humain. Ceci étant dit ces approches en petites surfaces en bio-intensif semblent bien plus intéressantes plutôt que de faire du maraîchage bio avec un tracteur :
– moins de fatigue ou d’efforts physiques car moins de distances à parcourir,
– moins de coûts pour l’activité et sa maintenance : moins de consommation d’énergie fossile, moins de surfaces de sol à couvrir en couverts de forçage, etc.
– moins d’investissements financiers au départ : un gros motoculteur professionnel et ses 3 outils neufs coûtent un peu moins de 10.000 euros, alors qu’un tracteur avec ses outils coûte de 20 à 50.000 euros, les outils manuels professionnels sont plus petits que les outils motorisés et moins coûteux, etc.
Les avantages sont nombreux à énumérer. »

Cette méthode peut amorcer une décélaration de la demande énergétique, apporter une meilleure qualité nutritive des aliments, diminuer la pollution sonore et atmosphérique. Par ailleurs, les déchets sont très réduits. Ces aspects, apportent un contrepoids au manque relatif d’efficacité économique. Ecologie et économie ont d’ailleurs une racine en commun, le terme « Eco » signifiant maison. Différencier les deux, ou les opposer, est prononcer un éloignement avec notre milieu naturel. 

Repères: 

– Article : Une ferme urbaine à Lille