SE RELIER, SE METTRE EN MOUVEMENT, SE MOBILISER EN CONSCIENCE, AVEC COEUR ET AMOUR

Auteur/autrice : Gaelle

  • Patrimoine et usages numériques

    Patrimoine et usages numériques

    Le 19 mai dernier, à Ardes-sur-Couze, s’est déroulé le 1er Laboratoire des Usages Numériques (LUN) sur les thèmes du tourisme et du patrimoine. Initié par le Pays d’Issoire Val d’Allier, dans le cadre d’une démarche menée par le Conseil Régional d’Auvergne, cet atelier a rassemblé une soixantaine d’acteurs : associations, institutions, entrepreneurs et professionnels du tourisme.

    En sous-groupes, ont été abordées différentes thématiques parmi lesquelles la valorisation du patrimoine. ¾ d’heure étaient accordés pour émettre nos points de vue relatifs à l’enjeu du développement des nouvelles technologies et de la dématérialisation des données.

    ChezNous était présent. Voici ce que nous avons retenu.

    Comment le numérique peut-il être un levier de dynamisation du territoire, en matière de patrimoine (naturel et culturel,  architectural et mémoriel) ?

    Les acteurs rassemblés autour de cette question se sont accordés à dire que la démarche vise non seulement les visiteurs mais aussi, et surtout, les habitants dont le public jeune.

    Les outils numériques visant à valoriser le patrimoine s’adressent ainsi à l’ensemble des personnes à même d’être intéressées par approfondir sa connaissance du territoire.

    1. Une démarche pédagogique : mieux connaître son territoire

    Les acteurs présents se sont enthousiasmés pour la création d’un « Wikipédia local », sorte d’encyclopédie numérique à laquelle chacun(e) contribuerait : autant l’acteur associatif patrimonial détenteur d’un savoir spécifique que l’habitant ou le touriste qui vit le territoire.

    La valorisation du patrimoine s’effectuerait dès lors par la mise en commun d’informations et de ressources à la portée de chacun(e) : descriptifs par les acteurs associatifs compétents, récits et témoignages d’anciens habitants, photographies de visiteurs que viendraient compléter les plans cadastraux mis à disposition par les mairies, par exemple.

    Au delà de l’inventaire et de l’archivage des données, il s’agirait fondamentalement de partager des connaissances en donnant à voir différents points de vue. L’intérêt des usages numériques réside ainsi dans la possibilité d’accéder à la fois à l’expertise du géobiologue, à la mise en perspective par l’historien ou encore au regard de l’artiste sur un même territoire ; mais aussi, de pouvoir poser des questions, commenter et abonder en informations en tant qu’habitant passionné ou curieux.

    En partageant ainsi leurs connaissances, on peut supposer que les habitants vivront d’autant mieux leur territoire, valorisant par là –même leurs savoirs.

    2. Une démarche participative : faire vivre son territoire

    Il a bien été souligné que la condition préalable demeure toutefois la maitrise des supports d’expression.  La participation citoyenne à la valorisation patrimoniale au moyen d’outils numériques repose autant sur l’accès aux applications et outils de communication qu’à la culture de  nouveaux savoir – faire.

    Il s’agit alors d’accompagner ce mouvement par de la formation aux usages collaboratifs qu’offrent les outils numériques. Des ateliers dédiés à la mise en commun de données sur le patrimoine peuvent être une façon d’apprendre comment photographier et mettre en ligne, rédiger et publier, effectuer des recherches, réaliser une cartographie, etc. Bref, partager de façon co-opérative des données numérisées.

    Il est à noter que l’ensemble des acteurs a intérêt à :

    • coopérer pour éviter de reproduire les mêmes informations,

    • mutualiser des ressources et des compétences communes,

    • contribuer pour façonner une ‘communauté de savoirs et de pratiques’ complémentaires.

    Par la mutualisation de ces données, à laquelle participe directement le mouvement d’Open Data, s’esquisse alors un bien commun informationnel. Les informations, tantôt sectorisées, deviendront accessibles à tous, contribuant à enrichir et dynamiser le regard des habitants sur leur patrimoine.

    3. Une démarche ludique : tisser de nouveaux liens

    Toutefois, les usages numériques ne sauraient être exclusifs ni les nouvelles technologies faire écran à la réalité tangible qu’offre le territoire. Les différents acteurs de ce 1er LUN ont ainsi bien souligné la nécessité de maintenir et développer les interactions avec  le «réel».

    L’exposition virtuelle ou en 3 D (dimensions) d’un site ne saurait donc donner une vue exhaustive mais plutôt offrir une « bande-annonce » invitant à la découverte in situ.

    D’autres exemples ayant fait leurs preuves pourraient se multiplier et ainsi diversifier l’expérience vécue sur le territoire : circuits de balades avec QR codes,  jeux de pistes de type géocaching, etc.

    La réalité du territoire apparaît alors augmentée par la capacité d’accès supplémentaire qu’offrent les applications numériques.

    L’expérience réellement vécue est démultipliée par différents canaux d’accès, à l’instar des guides bénévoles qui une fois contactés par internet peuvent animer une rencontre sur le terrain : http://www.greeters.fr

    Une convergence d’acteurs, professionnels du tourisme ou habitants,  animera et enrichira ainsi les savoirs sur le territoire et son patrimoine. Disposés aux usages collaboratifs du numérique, les acteurs professionnels et associatifs rassembleront des données aujourd’hui disparates, et construiront avec la participation des habitants, également sensibilisés à ces enjeux, un système d’informations territoriales.

    4. Une démarche à expérimenter ensemble :

    Manifestement prêts à passer à l’acte, les acteurs en présence se sont questionnés sur les modalités de mise en œuvre d’un tel support d’informations contributives. Le débat a notamment porté sur l’accès libre des données (open data) ou la hiérarchisation et la validation des contenus.

    Le constat a été fait que les technologies numériques permettent de retrouver rapidement les informations  avec la possibilité d’utiliser des mots clés (#tags). De telles pratiques facilitent dès lors l’organisation des contenus, certains pouvant être validés par les acteurs ressources et d’autres laissés à la responsabilité de leurs auteurs.

    > Clef d’entrée : sa localité

    Pour commencer, les acteurs préconisent de lancer des groupes “patrimoine” par village.

    En tant que médiateur numérique et média contributif de proximité, ChezNous propose de tester un système d’information en cours de déploiement sur le Pays d’Issoire. L’axe “patrimoine” étant un des axes privilégiés de ses “sites web locaux d’information”, ChezNous propose aux acteurs présents de tester cet usage à la fin d’été 2015.

    L’idée est d’amorcer avec les acteurs volontaires, une arborescence de données numérisées afin de dessiner un «paysage de connaissances» qui participera directement à valoriser le patrimoine local par une reconnaissance des savoirs des habitants et acteurs du territoire.

    Alors, rendez-vous pris ?  🙂

    Pour contribuer à cette démarche, contactez : concierge@cheznous.coop

     

  • Harmoniser nos voix à la Maison de ChezNous, avec Patrick Fischmann du 23 au 26 Août

    La Maison de ChezNous accueille Patrick Fischmann, compagnon du théâtre vivant, du 23 au 26 août pour harmoniser nos voix parlée et chantée.

    Véritable enchanteur, Patrick Fischmann, tour à tour conteur et musicien a pour méthode la psychophonie.

    Cette démarche novatrice dans l’enseignement de la pose de la voix se fonde sur le constat que l’émission vocale dépend de notre conscience corporelle et de la justesse de notre réception sensorielle. Le chant aide à éveiller cette conscience. Or voix chantée et voix parlée sont indissociables, en travaillant convenablement l’une on travaille nécessairement l’autre. Accompagnée de chercheurs et de médecins, Marie-Louise Aucher a fondé, dans les années 60, la psychophonie.

    Patrick Fischmann s’est formé auprès de Marie-Louise Aucher. Il a également collaboré avec Dany Smith (chant) et René Lombard (vocables premiers). Au fil des années, il a développé une approche féconde où la voix s’avère une source de connaissance de soi-même et une conscience dans le corps favorable à la métamorphose.

    Par cette formation, en s’appuyant sur la sagesse du corps, il propose que chacun creuse son potentiel vocal en constatant qu’il est souvent freiné par une mauvaise circulation entre voix parlée et chantée.

    Traitées telles les deux berges d’un fleuve, il s’agit de connecter ces voix qui se révèlent parfois tellement étrangères et de faire passer les qualités de l’une sur la rive de l’autre. Cette approche est sensible, porteuse de sens et de créativité, spontanée et authentique, goûtée immédiatement par le conducteur et par ses auditeurs.

    Elle fait appel à nos ressources naturelles, ne nécessite aucune connaissance musicale ou théorique, s’appuie sur le vécu, le jeu, le corps. Prenant en compte le terreau émotionnel, elle se déploie sur le potentiel et l’énergie disponible à chacun(e) et ouvre un dialogue et une dynamique avec sa propre voix intérieure.

    Enseignement du 23 Août 15h au 26 Août 17h.
    Tarif : 280,00 €, veillée du 25 août comprise
    Renseignements et inscription au 06 12 28 83 04 [www.theatre-du-vivant.fr]

    Repas et hébergement possible à La Maison de ChezNous à Vichel
    Renseignements et réservation auprès de Gaelle au 06.70.85.89.51 ou 04.73.71.48.06

  • Stage de chants sacrés « Renaissance » à la Maison de ChezNous, avec Jean Mazel du 4 au 8 août

    La Maison de ChezNous à Vichel accueille Jean Mazel, chef de chœur et professeur de chant, pour un stage de chants sacrés « Renaissance », du 4 au 8 août prochain.

    Au répertoire : Vittoria, Palestrina, Byrd, Morley…

    « La musique sacrée apporte une sérénité, une stabilité et un ressourcement liés à la nourriture spirituelle des textes et de la musique proposés. Le répertoire peut soigner ; il est construit sur des harmonies particulières qui mettent en vibration des sonorités qui touchent l’être humain au plus profond de lui-même.  Le chant sacré fait appel à la magie de la voix et à la contemplation. »  (Jean Mazel interviewé par  la revue du diocèse de Clermont, Par les chemins en juin 2014)

    Jean Mazel a dirigé une vingtaine de chorales différentes dont le chœur de chants sacrés  « Terre sonore » à Issoire, depuis octobre dernier.

    Cet été, les pieds dans l’herbe ou au frais d’une authentique maison de pierres et bois, il vous guidera pour faire vibrer vos cordes vocales sur d’harmonieuses tonalités.

    Pour s’y préparer, Véronique Carrias, professeur de Qi-Gong, proposera des mouvements doux pour favoriser la bonne résonance du chant dans tout le corps.

    A l’issue du stage, les choristes présenteront le répertoire travaillé à l’église de Vichel, le vendredi 8 août en soirée.

    Plus d’informations et Inscription auprès de Jean Mazel au 06 65 03 23 02 et 09 83 64 79 27. Ne tardez pas : clôture des inscriptions à la mi-juillet !

    Le tarif est de 550 euros et comprend les tablées du midi servies à la Maison de ChezNous ainsi qu’un buffet convivial pour clore le stage entre choristes.

    Possibilité d’hébergement sur place. Informations et Réservation auprès de Gaelle au 06.70.85.89.51

    Adresse : La Maison de ChezNous12 chemin du Busquet, 63340 Vichel
    Tél : 04.73.71.48.06

  • Journée Yoga à la Maison de ChezNous, le samedi 5 juillet à Vichel

    Le temps d’une journée hors du temps, venez découvrir ou approfondir la pratique du yoga à la Maison de ChezNous, le samedi 5 juillet à Vichel.

    Cindy GAGNIER qui enseigne le yoga à Riom animera cette journée dédiée à « l’esprit zen ».

    Le matin, elle nous accompagnera dans la pratique des postures dites ‘asanas’, exercices bénéfiques pour ancrer notre conscience dans le corps, apaiser l’esprit, harmoniser et renforcer nos fonctions vitales.

    L’après-midi, elle nous guidera dans l’écoute silencieuse de nous-mêmes dans une invitation à laisser jaillir le soi, dans une invitation à « être ».


    Au programme de cette journée :

    9 h – Jus de fruits frais en guise d’accueil
    (Si vous êtes disposé(e)s à venir plus tôt pour pratiquer, n’hésitez pas nous le signaler).

    9h30 – Pratique (ouverte à tous) de Yoga *

    12h – Repas Végétarien

    14h – Projection du film ‘Le souffle des Dieux’
    Film de Jan SCHMIDT-GARRE, 2014, en avant-première en DVD

    Le yoga moderne, celui qui est pratiqué quotidiennement par des dizaines de millions de personnes à travers le monde, descend directement du dieu Shiva selon la tradition indienne. Historiquement cependant, une des formes modernes du yoga remonterait au début du vingtième siècle sous l’inspiration d’un érudit indien T. Krishnamacharya (1888-1989).C’est cette histoire beaucoup moins connue que raconte ce film. Nous découvrons ici la vie et les enseignements de Krishnamacharya à travers les yeux du réalisateur Jan Schmidt-Garre, parti en quête des origines du courant de yoga le plus pratiqué au monde. Son voyage le mène des célèbres étudiants et parents de Krishnamacharya à la source du yoga moderne, le palais du Maharaja de Mysore. Il y découvre les différents styles et méthodes d’enseignement des maîtres yogis.Ce documentaire est composé tout à la fois d’images d’archives très rares et de magnifiques reconstitutions.

    16h – Echanges fruités autour du film et de votre pratique du Yoga

    17h – Relaxation méditative *

    * Dans la mesure où le temps le permettra, les sessions de yoga se feront en plein air, les pieds dans l’herbe. Prévoyez une tenue souple et confortable.
    Les tapis et accessoires nécessaires seront fournis.

    Tarif : 55 euros, tout compris, pour la journée

    • Inscription auprès de Cindy : 06 86 03 99 71
      Pour un accompagnement de qualité,  les sessions de yoga sont limitées à 12 participants, maximum.
    • Possibilité d’hébergement sur place. Information et Réservation auprès de Gaelle : 06.70.85.89.51
      Adresse : La Maison de ChezNous, 12 chemin du Busquet, 63340 Vichel
      Tél : 04.73.71.48.06

     

     

  • Randonnée – cueillette au départ de la Maison de ChezNous, dimanche 30 mars à Vichel

    Rando - cueilletteLe temps d’une journée conviviale, venez randonner à la découverte des plantes sauvages qui bordent les chemins en direction du Montcelet.

    Guy Lalière botaniste gourmand et naturopathe nous apprendra à reconnaitre et à cueillir avec respect les plantes sauvages comestibles et / ou médicinales.

    De retour de notre cueillette, nous cuisinerons les plantes comestibles et préparerons quelques remèdes simples à partir des plantes médicinales rencontrées.

    Ce reportage  réalisé par France 3 Auvergne montre une de ces journées de découverte.

    Rendez-vous le dimanche 30 mars, à partir de 9h30 pour un café d’accueil à la Maison de ChezNous,
    située au 12 chemin du Busquet à Vichel

    Départ de la randonnée à 10h.
    Au programme:

    . Découverte des plantes sauvages suivant leur milieu.

    . Technique de reconnaissance avec des moyens simples d‘identification basés sur nos 5 sens.

    . Cueillette parcimonieuse de nos trouvailles.

    . Préparation et cuisine de la cueillette, confection de galettes aux herbes, de salades, de beignets, soupes, desserts…

    . Infusion digestives et révision approfondie des plantes rencontrées avec support dessin ou retour sur le terrain.

    Plus d’informations sur son site web : http://www.guylaliere.com/

    Tarif : 55 euros, repas compris avec remède simple à emporter
    Réservation : 04 73 26 13 41 ou 06 22 86 60 35
    guy.laliere@neuf.fr

  • Raphaël

 Poli, Artiste en résidence à la Maison de ChezNous (printemps 2013)

    Carnet à la main, Raphaël écrit, dessine et réalise des croquis qui s’ils l’inspirent, seront reproduits en peinture grand format ou en sculptures 3D. Un artiste aux multiples facettes qui connaît le langage des planètes…

    Hébergé dans la chambre dédiée à la sagesse et la connaissance, dans l’aile gauche de la Maison (d’après le Feng Shui), tu as séjourné durant un mois au printemps 2013. Qu’est-ce que ton séjour t’a permis de réaliser ?

    Avant tout, j’ai découvert les logiciels libres, ce qui pour moi ouvre à pléthore de perspectives.
    J’ai aussi eu l’occasion de peindre sur des grands formats, de profiter de la nature et de me familiariser avec l’esprit de ChezNous que Mathieu incarne avec beaucoup de finesse.

    Les discussions que nous avons eues m’ont permis de me faire des repères sur la possibilité de créer ce monde que nous souhaitons. J’ai compris aussi en quoi il y a des parts d’utopie, et d’autres qui sont une évolution naturelle de la société.
    Que l’évolution se nourrit de l’utopie, que ce que nous créons est toujours lié à ce dont nous nous sommes imprégnés. J’ai souhaité m’immerger dans l’univers de ChezNous pour cette raison, parce que je sentais que cette façon-là d’entreprendre est en phase avec les nécessités de la société.

    Quel est, selon toi, le potentiel de ChezNous (plateforme et lieu-dit)?

    A mon avis, l’idée d’une conciergerie de proximité remplit un réel besoin. C’est effectivement quelque chose qui manque dans le paysage social actuel. Créer la possibilité de rencontres, de formations, de partage de ressources, consiste en fait à prendre en mains des choses qui sont laissées à l’abandon. »

    En phase de lancement, ce projet s’enrichit des points de vue de chacun. 
Recommanderais-tu d’y venir ? Pourquoi ?

    Oui je recommanderais d’y venir, comme pour se familiariser avec l’idée qu’on peut réellement créer quelque chose sans pour autant entrer en guerre avec le monde.
    C’est cette idée qui m’a donné envie de creuser,… Je souhaiterais que tout mon entourage envisage la possibilité de faire évoluer la société par des actions bien ciblées, citoyennes, non violentes et collectives.

    Comment es-tu arrivé à tes différentes pratiques artistiques ? Quel est ton parcours ?

    Je me suis toujours senti à l’aise en dessin. Ayant étudié la musique au conservatoire, j’ai commencé par tenter d’en faire mon métier. Mais je suis parti avec beaucoup trop d’ambitions !

    Plus tard, j’ai eu un prof de maths pervers et de jolies amies en section arts plastiques. Aussi j’ai sacrifié mon goût des sciences au profit d’une filière artistique. C’est comme ça que je suis entré aux Beaux-Arts de Bordeaux.

    Je dois bien admettre que j’ai un côté rebelle, qui a manqué de cadre. C’est peut-être pour ça aussi que j’ai choisi cette filière non reconnue socialement.

    
Qu’est-ce qui te motive dans la pratique artistique : l’écriture, le dessin, la peinture, la 3D…?

    Ce qui me motive, c’est le fait d’employer ma vie à co-créer : j’ai envie d’être en première ligne en ce qui concerne les vagues de conscience nouvelle. Ce qui suppose accepter le « brouillon » qui est toujours le début de tout !
    Je suis enthousiasmé par le sentiment de découverte, de recherche.

    La 3D m’a vite séduit car j’y ai vu le début d’une matière idéale: solide et facile à modeler.

    Dirais-tu que tu as un style ? Comment caractériserais-tu tes ouvrages ?

    En musique j’ai trouvé mon style au bout de dix ans. Pour ce qui est du dessin, j’ai beaucoup changé de style, et il y a eu des époques où je négligeais cet aspect du travail. Aujourd’hui, je pratique le dessin dans la lignée de la calligraphie chinoise, en méditant sur le trait en train de se tracer.

    Cela donne un style à mon cahier bien sûr. Mais je ne pense pas qu’on puisse dire que c’est encore « mon » style. Si j’ai un style il me faudra encore quelques années de pratique pour le découvrir.

    De mon point de vue, cette idée d’avoir un style est une façon de s’attacher à son moi. Et le souhait de mon moi n’est pas que je m’attache à lui. Cela peut paraître contradictoire mais cela ne l’est pas.
    Le moi est un reflet de l’infini, et il est naturel qu’à un moment, l’esprit d’éveil se manifeste en nous, et nous fasse voir que ce moi [cette transition] doit être aimé vertueusement, sans attachement excessif.

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    Tu as une grande connaissance de l’astrologie.
    Depuis quand l’exerces-tu ?

    J’ai commencé à étudier l’astrologie en 2001. J’ai réalisé ma première consultation en 2006 mais à l’époque je n’ai pas continué les consultations car j’avais l’impression d’emmener les gens sur de fausses pistes. J’ai donc arrêté les consultations. Lorsque je les ai reprises en 2012 je suis parti sur une méthode précise, et une certaine implication du consultant. Cela a amené de beaux échanges et m’a motivé à poursuivre.

    Comment as-tu commencé ? Pourquoi ? Qu’est-ce que cela représente pour toi ?

    J’ai commencé l’étude de l’astrologie pour me faire une idée de l’avenir de l’enfance de ma fille qui est née dans un contexte de rupture. Cela m’inquiétait et j’ai été efficacement rassuré.
    En fait, l’astrologie est une tentative de comprendre le monde, et l’une des plus fructueuses. Mais ces tentatives restent aussi de l’ordre du mental, et il est bon de bien s’en souvenir lorsqu’on y a recours. L’expérience est au-delà de sa représentation.

    Est-ce que cela a changé ta vision du monde ? En quoi ?

    Oui mais je n’en suis pas très content. J’espère plus de ma pratique du Bouddhisme.
    Disons que l’astrologie m’a amené à considérer que ce monde est un lieu d’apprentissage. Cela m’a amené à m’émanciper des repères de la société qui n’envisage la vie qu’en termes de « succès ». J’ai compris que ce qui se jouait dans la vie était bien plus profond, et n’avait pas besoin que les autres s’en aperçoivent.

    Chacun vit quelque chose de grand, de passionnant, d’héroïque, et que cette grandeur-là peut passer totalement inaperçue. Parfois les combats les plus méritoires sont ceux que l’on mène à l’encontre même de ceux qui s’intéressent aux mérites.

    Tu te présentes comme ‘Artiste – Astrologue’.
    Quel(s) lien(s) fais-tu entre ces deux pratiques ?

    Disons que mon nœud sud ce serait « artiste » et mon nœud nord « astrologue », ce qui suggère que je viens de la matrice de création et que je me dirige vers le partage relationnel humain. C’est un peu un rapport de complémentarité entre les deux : l’un est l’extérieur l’autre est l’intérieur. On constate que ce dont on a besoin, c’est la synthèse des contraires ; on
    n’a pas besoin de privilégier l’un sur l’autre.

    écriture en plein air

    Tu poursuis l’ordination en qualité de Bodhisattva. Souhaites-tu nous parler de ta pratique du ZEN ?

    Comme dans toute cette interview, mes propos vont restés succincts, et forcément un peu naïfs et inexacts. Mais je suppose qu’il vaut mieux dire quelque chose qui permette au lecteur de disposer de repères, plutôt que de le laisser imaginer tout autre chose.

    Ma pratique entre dans un cadre souple. Disons que la base repose sur des temps de méditation et de travail au Centre Zen deux fois par semaine, de deux à cinq heures de suite. Ensuite, j’ai un temps de méditation quotidien auquel je me tiens avec souplesse. Mais, il n’est pas évident de savoir quand on passe de la souplesse à la négligence, donc méfiance ! Enfin, il y a les sesshin (retraites) jusqu’à présent j’en faisais deux par ans, et là j’envisage de passer à 5.

    Comment as-tu commencé ? Qu’est-ce que cela t’apporte ?

    J’ai eu un épisode en 2001 où je m’attendais à avoir mon éveil sous un an. J’ai dû tempérer cette ardeur (car j’ai eu une « ouverture du cœur » qui s’est un peu compliquée), et j’ai peu à peu découvert diverses facettes de la vie spirituelle.

    La méditation assise est arrivée entre 2004 et 2008 intuitivement et sporadiquement. C’est en 2009 que j’ai fait ma première sesshin, grâce à Fanny de Rauglaudre. Par la suite ma pratique a été régulière et je l’approfondis peu à peu.

    Difficile de dire « ce que ça m’apporte » parce que cette question me place dans une perspective d’un moi qui viendrait butiner des fleurs. Lorsque j’ai découvert le centre zen, j’ai eu un sentiment que « ça me sauvait » et j’en suis encore sur une sorte de conception de cet ordre, si tant est qu’on ait besoin d’être sauvés ! En fait je découvre la vie que je vis, je l’oriente, je pose des vœux très ambitieux pour tous les êtres et je m’emploie à les faire avancer. Mais la pratique du zen n’est pas quelque chose qui se mène par la volonté seule, il y a des efforts de volonté dans la pratique.

    La voie ne cesse de nous emporter vers l’éveil, parfois de façon violente. La pratique consiste aussi à accepter de faire ce chemin-là. Le zen n’est pas du développement personnel, même si le moi est mis à contribution. La voie nous amène bien au-delà, également à travers les épreuves et la souffrance, qui sont là de toutes façons.

    Contact : raphaelpoli@wanadoo.fr
    Sa page Facebook et son compte twitter centralisent sa production quotidienne (blog, dessins, photos, brèves).

    Photos et propos recueillis par Gaelle Ternisien pour ChezNous